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Page:Œuvres Complètes de M. Le Vicomte de Chateaubriand, éd. Pourrat, tome 18, 1836.djvu/318

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hommes qui profitent de tout, même du mépris.

Point de politique sentimentale, disent des ministres. Bon dieu, qu’ils se tranquillisent ! il n’y a aucun péril de ce côté : je ne sache pas beaucoup d’hommes qui aient conservé leur vieille passion. Vous ne voulez pas qu’on vous aime : eh ! que vous avez raison ! Mais puisque vous préférez la politique du fait à celle du droit, acceptez-en toutes les conséquences. Le fait nous donnera le droit d’examiner si vous autres ministres êtes bons à quelque chose, et s’il n’y a pas un autre fait qui vaille mieux que le vôtre.

Si l’on vous donne un soufflet, rendez-en quatre, n’importe la joue.

Il est bon de se prosterner dans la poussière quand on a commis une faute, mais il n’est pas bon d’y rester.

Voyez cet homme ; son ressentiment est extrême. « Comment, Théodule se plaint d’avoir été offensé par moi ? quelle insolence ! » Mais, homme puissant, si Théodule a aussi sa puissance ; s’il ne croit à personne le droit de l’outrager, qu’avez-vous à répliquer ? Le temps où un courtisan faisoit trembler n’est plus ; il n’y a plus de faveur et de défaveur possibles, excepté pour les valets de chambre ; tout est réduit à la valeur personnelle. Celui qui