Page:Œuvres choisies de Thomas Campanella.djvu/198

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Les noms qu’on leur donne ne sont pas pris au hasard, mais c’est le Métaphysicien qui en impose de relatifs aux qualités extérieures, ainsi qu’on le faisait chez les anciens romains. Les Solariens s’appelleront, par exemple, le beau, le tordu, le maigre, etc. ; et lorsqu’ils se distinguent, soit dans les arts, soit dans la guerre ou la paix, on ajoute un second nom au premier, tiré cette fois de leurs actions : comme le grand, l’excellent, le fort, le rusé, le vainqueur ; ou d’une conquête : l’asiatique, l’africain, l’étrusque, etc. Ce sont les magistrats suprêmes qui décernent d’ordinaire ces noms, en les accompagnant d’une couronne qu’on remet aux plus dignes, au milieu des applaudissements et de la musique. Ils n’emploient l’or et l’argent que pour en faire des vases et des ornements dont la jouissance est commune à tous.

L’HOSPITALIER.

N’y a-t-il pas de jalousie entre eux ? Et ceux qui n’ont pu obtenir les emplois qu’ils désiraient ne montrent-ils point de mécontentement ?

LE GÉNOIS

Pas le moins du monde. Car chacun a non seulement son nécessaire, mais aussi ses jouissances. Tout ce qui regarde la génération est scrupuleusement réglé, non pour le plaisir des individus, mais pour le bien de la république. Il faut nécessairement obéir aux magistrats.


Nous croyons que la nature exige que nous connaissions et