Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/205

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désordre dans le cas contraire, c'est-à-dire s'il y a inégalité de proportions ; si l'irascibilité et la prudence ont été soumises et dominées par la passion ; enfin, si cette raison qui doit être la reine et la maîtresse se laisse subjuguer par le despotisme de l'irascibilité, la passion restât-elle même obéissante et paisible. L'état de la maladie de l'âme, selon notre philosophe, est la sottise, qu'il classe en deux espèces : il appelle l'une impéritie, l'autre folie. L'impéritie vient d'une prétention orgueilleuse, lorsqu'ignorant une chose on se donne faussement pour la posséder et pour en être instruit. Quant à la folie, elle est d'ordinaire le résultat de mauvaises habitudes et d'une vie débauchée. Elle tient du reste à une constitution vicieuse, comme, par exemple, lorsque ce qui est disposé pour la raison dans les parties supérieures de la tête, se trouve resserré à l'étroit et comprimé d'une manière nuisible. Quand l'homme est-il parfait ? lorsque l'âme et le corps s'harmonisent, se conviennent et s'entendent parfaitement ; lorsque la force de l'intelligence n'est pas inférieure à l'énergie de la matière. Dans cet heureux état le corps prend ses développements naturels, parce que la portion de santé qui lui est nécessaire lui est habilement ménagée et n'a rien d'excessif ; parce que cette santé