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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/215

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ni défectuosités ; et les secondes, se trouvant comme sur un terrain limitrophe de celui des vices. Ainsi le courage touche d'un côté à l'audace, de l'autre à la timidité. L'audace est un excès de confiance ; la peur est un autre excès en sens inverse.

Chapitre 6

Il y a des vertus parfaites ; il y en a d'imparfaites : les imparfaites sont celles qui naissent chez tous les individus par le bienfait de la nature réduite à elle seule, ou bien qui ne sont que le fruit de l'étude, que la conquête de la raison. Nous appelons parfaites celles qui se composent de ces éléments réunis. Platon pense que les vertus imparfaites ne se suivent point les unes les autres ; tandis que les parfaites sont indivises et se tiennent entre elles. Or, ce qui le détermine le plus puissamment à penser ainsi, c'est que le mortel doué d'une nature supérieure, s'il appelle à son secours les ressources du travail, de l'habitude, d'une méthode savante fondée sur une haute raison, ne rencontrera rien dont son mérite ne puisse venir à bout. Platon fait concorder les différentes vertus avec les différentes fonctions de l'âme. Sur la raison s'appuie cette vertu, qui contemple, qui discerne les objets ; et il l'appelle prudence et sagesse : sagesse, en tant qu'elle s'applique à la connaissance des choses humaines et des choses divines ; prudence, en tant qu'elle est la science du bien, du mal, et la possession de ce qu'il appelle état moyen. La partie irascible de l'âme