Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/216

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est celle où résident le courage, la force d'âme et l'énergie nécessaire pour l'accomplissement des actes que nous impose la sévère autorité des lois. Enfin, la troisième partie de l'âme, celle des désirs et des appétits, est nécessairement le siège de l'abstinence, attendu que celle-ci, par son accession, produit l'équilibre nécessaire entre ce qu'il y a chez l'homme de bons et de mauvais penchants. Car si, d'un côté, la sensualité nous porte à satisfaire nos goûts et à vivre dans un état peu relevé ; de l'autre, l'abstinence est une force raison née et grave, qui tient en bride les voluptés.

Chapitre 7

Sur ces trois parties de l'âme se reflète une quatrième vertu, la justice, qui se répand et se partage entre elles d'une manière égale, et dont la salutaire influence les met toutes à même d'accomplir plus fidèlement leurs diverses attributions. Cette dernière est, par notre divin Platon, tantôt appelée justice, comme nous disons ici, tantôt désignée sous le nom général de vertu ; d'autres fois il la nomme fidélité. Mais dans tous les cas, considérée sous le point de vue de l'utilité qu'elle procure à son possesseur, elle est la bienveillance ; considérée dans les rapports extérieurs et comme s'occupant avec zèle de ce qui est utile aux autres, elle est la justice. Il est encore une autre espèce de justice, qui dans la division ordinaire des vertus tient le quatrième rang ; c'est celle qui se