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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/238

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juste, pieux, prudent. En conséquence ce n'est pas seulement par des théories purement contemplatives, mais encore par une laborieuse pratique, qu'il réalisera un plan de conduite également agréé et des dieux et des hommes ; car le souverain des dieux ne se contente pas d'embrasser dans son intelligence le système de ce monde ; il en parcourt encore toute l'immensité, les premières parties comme les dernières, comme les moyennes ; il les connaît intimement ; et c'est sa providence, si admirablement régulière, qui surveille cet immortel ensemble. On ne saurait manquer de paraître heureux, dit Platon, quand on possède les biens et quand on sait comment s'abstenir des vices. Une première espèce de bonheur consiste à pouvoir garantir par la supériorité de son esprit les résultats auxquels on a atteint. L'autre, à ne manquer de rien de ce qui constitue la vie parfaite et à s'en tenir à la contemplation seule : or, ces deux félicités prennent l'une et l'autre leur source dans la vertu ; et pour embellir l'âme ou pour se perfectionner dans la vertu, on n'a besoin d'aucun de ces appuis extérieurs que les hommes regardent comme des biens. Cependant les usages de la vie commune exigent que l'on donne au corps les soins indispensables, et que l'on se mette en possession des ressources qui