viennent du dehors ; à ces conditions toutefois qu'on les sanctifie en quelque sorte par la vertu et qu'elles ne deviennent pour nous une occasion de bonheur que par le concours de celle-ci ; sans quoi on ne pourrait en aucune façon les regarder comme des biens. Et ce n'est pas une vaine proposition que celle-ci, que la vertu seule peut procurer le parfait bonheur, puisque sans elle on ne saurait trouver la félicité dans toutes les autres jouissances. Oui, c'est notre intime persuasion, le sage est l'acolyte, l'imitateur de Dieu ; il se dirige sur les traces de Dieu. C'est ce que dit le précepte : g-hepou g-theoi, suis Dieu. Mais ce n'est pas seulement dans le cours de sa vie que le sage doit parler d'une manière digne des dieux et se garder de ce qui peut déplaire à leur sainte majesté ; il doit en être encore de même quand il dépouille son enveloppe mortelle, ce qu'il ne fera jamais sans le consentement de Dieu. Car bien qu'il tienne en ses mains la puissance de se donner la mort, bien qu'il sache qu'en abandonnant ce séjour terrestre il entrera en possession d'un avenir meilleur, cependant, à moins qu'une loi divine ne lui impose cette détermination comme une nécessité, le sage ne doit pas hâter l'heure de son trépas ; et si la pureté de sa vie antérieure l'honore, il doit tenir à ce qu'il en soit de même de sa fin : il faut que sa réputation le rende jusqu'au dernier moment tranquille sur l'existence de sa postérité. Puis, lorsqu'il rentrera au séjour immortel, la philosophie pour récompense de sa vie pieuse
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