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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/27

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phrygien, le dorien belliqueux. Cet homme, éminemment distingué dans son art, disait que rien ne le faisait autant souffrir, ne lui affligeait autant le coeur et l'esprit, que d'entendre appeler les joueurs de flûte musiciens des pompes funèbres. Mais il se serait résigné de bonne grâce à un rapprochement qui ne tenait qu'aux mots, s'il en eût vu tant d'autres ; s'il eût assisté à la représentation des mimes, dans lesquels, sous une pourpre à peu près semblable, les uns président, les autres sont battus ; et encore s'il eût assisté à nos jeux publics, où pareillement un homme préside, un homme combat ; enfin s'il eût vu que la toge romaine est le costume de celui qui fait un voeu comme le costume des morts, et que le pallium grec enveloppe les cadavres et habille les philosophes.

Chapitre 5

V. C'est avec des dispositions favorables que vous vous êtes réunis dans ce théâtre, sachant bien que le local ne diminue pas l'importance de l'orateur, et qu'en premier lieu il faut se demander ce qu'on verra au théâtre : car, si ce doit être un mime, on rira ; un funambule, on aura peur ; un comédien, on applaudira ; un philosophe, on s'instruira.

Chapitre 6

VI. L'Inde, contrée populeuse et dont les limites sont très étendues, est située loin de nous à l'orient, vers l'endroit où l'Océan retourne sur lui-même, où le soleil se lève, et au milieu des premiers astres ; elle est au bout de l'univers, au-delà