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Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/28

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de la savante Égypte, de la superstitieuse Judée, de Nabathée la commerçante, des Arsacides aux habits flottants, de l'Iturée au sol avare, de l'Arabie riche en parfums. Je ne partage pas l'admiration que l'on accorde à ce peuple pour ses monceaux d'ivoire, ses moissons de poivre, son commerce de cinname, la trempe de ses aciers, ses mines d'argent, ses rivières qui charrient l'or. Je m'intéresse peu à leur Gange, ce fleuve unique, le plus grand de tous. Roi des eaux d'Orient, par cent canaux divers Qu'il baigne cent pays, se creuse cent vallées ; Et, quittant à regret de si belles contrées, Par cent bouches aussi se jette au sein des mers ; que ces Indiens, placés aux lieux-mêmes où naît le jour, aient cependant sur leur peau la couleur de la nuit ; que chez eux des serpents énormes engagent avec de monstrueux éléphants des combats où le danger est égal et la mort commune (en effet, les reptiles enlacent les quadrupèdes de leurs mobiles anneaux, et ceux-ci, ne pouvant dégager leurs jambes ni rompre en aucune manière les étreintes écaillées où les emprisonnent leurs tenaces adversaires, sont obligés pour se défendre de se laisser tomber de toute leur masse, et d'écraser de leur corps les ennemis qui les enchaînent) ; qu'