Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/54

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Il en était au troisième acte, c'est-à-dire à l'endroit le plus intéressant d'ordinaire dans une comédie, lorsqu'une averse soudaine, comme cela m'est arrivé il n'y a pas longtemps avec vous, le força d'ajourner la réunion de son auditoire et la lecture qu'il avait entreprise, avec promesse, sur la demande générale, que le lendemain il achèverait le reste sans interruption. Le lendemain donc on s'empresse de venir en foule. Chacun se place le plus près et le plus en face qu'il peut de l'estrade. Celui qui arrive trop tard fait signe à ses amis, qui lui ménagent une place à côté d'eux, et les personnes du bout du banc se plaignent d'être poussées hors des gradins : le théâtre est plein comme un oeuf ; on est les uns sur les autres. Les conversations particulières commencent. Ceux qui n'y étaient pas la veille s'informent de ce qui a été récité, ceux qui y étaient se rappellent ce qu'ils ont entendu ; et quand tout le monde est au courant de la première partie, on attend la suite. Cependant le jour s'avance, et Philémon ne vient pas au rendez-vous. Quelques uns murmurent de la lenteur du poète, la majorité l'excuse. Enfin, quand le délai d'une attente raisonnable est écoulé et que Philémon n'apparaît en aucune manière, on dépêche les plus alertes pour qu'ils le ramènent. Mais comment et où le trouvent-ils ? Mort sur son lit, où il venait de