Page:Œuvres complètes d’Apulée (éd. Garnier), tome 2, 1883.djvu/53

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Vous avez une idée assez complète de son genre de talent, apprenez en peu de mots l'histoire de sa mort... Mais quoi ? vous voulez aussi quelques détails sur son talent ?... Eh bien donc, ce Philémon fut un poète qui s'exerça dans la comédie mixte. Il composa concurremment avec Ménandre des pièces pour le théâtre, et il lutta avec lui. Peut-être lui était-il inférieur en mérite, mais il fut du moins son rival ; plus d'une fois même, disons-le avec honte, il remporta la victoire. Du reste, on trouve chez lui nombre de traits piquants, des intrigues filées avec adresse, des reconnaissances d'enfants ménagées d'une manière bien vraisemblable ; ses caractères sont de situation, ses pensées, prises dans la vie commune. S'il plaisante, il ne descend jamais au dessous de la comédie ; s'il est grave, ce n'est jamais jusqu'à l'emphase tragique. Rarement ses pièces roulent sur des séductions ; et quand il permet à l'amour d'y figurer, il le traite comme un égarement. Il n'en fait pas moins passer sous nos yeux le marchand d'esclaves parjure, l'amant passionné, l'adroit valet, la maîtresse infidèle, l'épouse qui fait la loi, la mère faible, l'oncle grondeur, l'officieux compagnon de vie joyeuse, le militaire tapageur ; puis encore, les parasites affamés, les pères avares, les courtisanes au verbe insolent. Ces qualités lui avaient acquis depuis longtemps une haute réputation dans le genre comique. Un jour, il avait commencé la lecture d'une pièce qu'il venait tout récemment de composer.