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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/116

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qu’un langage fort imparfait, elles sont à peu près bornées aux connoissances que chaque individu peut aquérir par lui-même. Elles vivent ensemble, mais elles pensent presque toujours à part. Comme elles ne peuvent se communiquer qu’un très-petit nombre d’idées, elles se copient peu : se copiant peu, elles contribuent foiblement à leur perfection réciproque ; et par conséquent, si elles font toujours les mêmes choses et de la même maniere, c’est, comme je l’ai fait voir, parce qu’elles obéissent chacune aux mêmes besoins.

Mais si les bêtes pensent, si elles se font connoître quelques-uns de leurs sentimens ; enfin, s’il y en a qui entendent quelque peu notre langage, en quoi donc diferent-elles de l’homme ? n’est-ce que du plus au moins ?

Je réponds que dans l’impuissance où nous sommes de connoître la nature des êtres, nous ne pouvons juger d’eux que par leurs opérations. C’est pourquoi nous voudrions vainement trouver le moyen de marquer à chacun ses limites ; nous ne verrons jamais entr’eux que du plus ou du