Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Cependant, si nous ne considérons que sa nature, elle peut cesser d’être. Celui qui l’a créée, peut la laisser rentrer dans le néant. Elle ne continuera donc d’exister, que parce que Dieu est juste. Mais, par-là, l’immortalité lui est aussi assurée que si elle étoit une suite de son essence.

Il n’y a point d’obligations pour des êtres qui sont absolument dans l’impuissance de connoître des lois. Dieu ne leur acordant aucun moyen pour se faire des idées du juste et de l’injuste, démontre [509] qu’il n’exige rien d’eux, comme il fait voir tout ce qu’il commande à l’homme, lorsqu’il le doue des facultés qui doivent l’élever à ces connaissances. Rien n’est donc ordonné aux bêtes, rien ne leur est défendu, elles n’ont de regles que la force. Incapables de mérite et de démérite, elles n’ont aucun droit sur la justice divine. Leur ame est donc mortelle.

Cependant cette ame n’est pas matérielle, et on conclura sans doute que la dissolution du corps n’entraîne pas son anéantissement. En effet, ces deux substances peuvent exister l’une sans l’autre ; leur dépendance mutuelle n’a lieu que parce que Dieu le