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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/34

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et tout ce mécanisme n’offre qu’une machine sans ame, c’est-à-dire, une matiere que cet écrivain reconnoit, dans un endroit de ses ouvrages, être incapable de sentiment. In-4°, t. 2, p. 3, 4 ; in-12, t. 3, p. 4. Je demande donc comment il conçoit dans un autre, qu’un animal purement matériel peut sentir ?

En vain se fonde-t-il, in-4°, t. 4, p. 41 ; in-12, t. 7, p. 57, 58, sur la répugnance invincible et naturelle des bêtes pour certaines [441] choses, sur leur apétit constant et décidé pour d’autres, sur cette faculté de distinguer sur le champ et sans incertitude ce qui leur convient de ce qui leur est nuisible. Cela fait voir qu’il ne peut se refuser aux raisons qui prouvent qu’elles sont sensibles. Mais il ne poura jamais conclure que le sentiment soit uniquement l’effet d’un mouvement qui se transmet des organes au sens intérieur, et qui se réfléchit du sens intérieur aux organes. Il ne suffit pas de prouver d’un côté que les bêtes sont sensibles, et de suposer de l’autre que ce sont des êtres purement