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Page:Œuvres complètes de Condillac, tome 5 - Traité des animaux, 1803.djvu/87

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que le mécanisme suffise aussi pour rendre raison des actions de dix mille abeilles qui agissent avec des forces inégales, qui n’ont pas absolument la même forme intérieure et extérieure, qui ne naissent pas et qui ne se métamorphosent pas au même instant, et qui sortent souvent du lieu où elles travaillent ?

XXV. Pourquoi Dieu ne pouroit-il pas s’ocuper de la maniere dont se doit plier l’aîle d’un scarabée ? comment se plieroit cette aîle, si Dieu ne s’en ocupoit pas ?

XXVI. Comment des lois pour chaque espece particuliere chargeroient-elles et embarasseroient-elles sa volonté ? les diférentes especes pouroient-elles se conserver, si elles n’avoient pas chacune leurs lois ?

XXVII. De ce que les images se peignent dans chaque œil, et de ce qu’elles sont renversées, peut-on conclure que nos yeux voient naturellement les objets doubles et renversés ? y a-t-il même des images sur la rétine ? y a-t-il autre chose qu’un ébranlement ? Cet ébranlement ne se borne-t-il pas à être la cause ocasionnelle d’une modification de l’ame, et une pareille modification peut-