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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/17

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L’ÉCOLE
DES JOURNALISTES.



ACTE PREMIER.


Le théâtre représente un salon richement meublé. Fauteuils à la Voltaire, canapés forme anglaise ; tables couvertes de journaux, de revues et d’albums. Dans le fond une grande porte à deux battants. À gauche une cheminée, à droite une porte cachée par une portière. Au milieu une table ronde.

Scène I.

DEUX LAQUAIS en grande tenue, livrée de fantaisie.
Une voix derrière le théâtre.

Ô journal vertueux ! je bois à ta santé !
Vive la Vérité !

Plusieurs voix en chœur.

Vive la Vérité ! Vive la Vérité !
Vive la Vérité ! Vive la Vérité ! (On entend des rires.)
Ah ! ah !

Premier Laquais préparant le service du café.

Ah ! ah ! Les entends-tu ? peste ! ils ne sont pas tristes !

Deuxième Laquais allumant les candélabres.

Les bons enfants, ma foi ! J’aime les journalistes !
Ça mange bien, ça rit, ça chante des couplets,
Et puis ça boit, ça boit ! Hein !

Premier Laquais.

Et puis ça boit, ça boit ! Hein ! Comme des Anglais.

Deuxième Laquais.

On n’imagine pas tout ce que ça peut dire.

Premier Laquais.

Monsieur te grondera ; tu ne faisais que rire.

Deuxième Laquais.

Ah ! dame ! si l’on doit hurler avec les loups,
Il est aussi permis de rire avec les fous.
C’est ce petit rougeaud, Dieu ! Dieu ! qu’il était drôle !
Il mettait sa serviette en manteau sur l’épaule,