Aller au contenu

Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se termine par un excellent mariage… Les méchants en seront pour leurs frais, j’en suis bien contente, car je deviens méchante à mon tour.

Des Tourbières à part.

Diable ! elle prend sa défense… elle veut la perdre..

M. de Saint-Iriex.

Peut-être, madame, les soupçons ne sont-ils pas aussi légers que votre bon cœur vous le fait croire…

Madame de Blossac.

Mon bon cœur me fait croire qu’une jeune fille bien élevée, comme l’est mademoiselle de Clairmont, est incapable de donner des rendez-vous la nuit à un jeune homme.

M. de Saint-Iriex.

Des rendez-vous !

Madame de Blossac.

On a beau dire que le père de monsieur… monsieur… j’oublie le nom… Ah ! M. Charles Valleray…

M. de Saint-Iriex.

Charles Valleray !

Madame de Blossac.

Était l’ennemi de sa famille ; que, si elle l’aimait, elle ne pouvait le voir qu’en secret… je ne croirai jamais ce conte-là.

Des Tourbières.

Allons donc ! c’est quelque méprise qu’il ne faut pas ébruiter.

M. de Saint-Iriex.

Monsieur, un nom cité… un rendez-vous donné la nuit… c’est sérieux !

Madame de Blossac.

Qu’importe, si c’est un mensonge, qu’un nom soit cité ?… N’affirme-t-on pas que le jardinier de la vieille marquise de Clairmont, Léonard, le jardinier qu’elle avait à Blois, a lui-même surpris les deux jeunes gens ?

Madame Duvernois.

Surpris les deux jeunes gens !

M. de Saint-Iriex.

Les deux jeunes gens !

Madame de Blossac.

Tout cela prouve bien que c’est une histoire inventée à plaisir.