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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/316

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garder, surveiller une jeune fille. La malheureuse enfant ! ce n’est pas sa faute, elle suit l’exemple de sa mère… c’est bien naturel. On vient. (À madame de Blossac.) M. le maréchal !

Madame de Blossac.

Le maréchal !… Cette entrevue va décider de ma vie.

(Le maréchal entre. — Madame Berthollet sort.)

Scène II.

MADAME DE BLOSSAC, LE MARÉCHAL.
Madame de Blossac courant vers le maréchal.

Ah ! monsieur le maréchal, monsieur le maréchal, quel malheur !… J’ai le cœur navré en pensant à vous.

Le Maréchal.

C’est un coup affreux pour moi. J’aimais cette enfant, j’avais mis tout mon orgueil en elle, tout mon avenir.

Madame de Blossac.

Et plus d’avenir !

Le Maréchal.

Jeanne ! Qui aurait cru cela ?… Est-ce que vous auriez jamais imaginé que cette petite était capable d’avoir des intrigues ? Dites, lui trouvez-vous l’air, le maintien d’une… je n’ose dire le mot.

Madame de Blossac.

Je suis si peu au courant des choses du grand monde, que mon avis ne peut compter.

Le Maréchal.

Ne lui trouvez-vous pas le regard franc, la physionomie pleine de candeur d’une fille honnête ?

Madame de Blossac.

Sans doute ; mais une personne moins gaie et d’un aspect moins naïf me paraîtrait aussi fort honnête.

Le Maréchal.

La pauvre enfant aura été entraînée. Mais que vais-je faire d’elle après cet éclat ? Je ne peux plus songer à la marier !… Si ce M. Valleray était ici, on pourrait arranger cette affaire. Ce serait une alliance pitoyable, mais on n’a pas le choix.

Madame de Blossac.

Charles Valleray est à Smyrne ; on pourra lui écrire et presser son retour.