garder, surveiller une jeune fille. La malheureuse enfant ! ce n’est pas sa faute, elle suit l’exemple de sa mère… c’est bien naturel. On vient. (À madame de Blossac.) M. le maréchal !
Le maréchal !… Cette entrevue va décider de ma vie.
Scène II.
Ah ! monsieur le maréchal, monsieur le maréchal, quel malheur !… J’ai le cœur navré en pensant à vous.
C’est un coup affreux pour moi. J’aimais cette enfant, j’avais mis tout mon orgueil en elle, tout mon avenir.
Et plus d’avenir !
Jeanne ! Qui aurait cru cela ?… Est-ce que vous auriez jamais imaginé que cette petite était capable d’avoir des intrigues ? Dites, lui trouvez-vous l’air, le maintien d’une… je n’ose dire le mot.
Je suis si peu au courant des choses du grand monde, que mon avis ne peut compter.
Ne lui trouvez-vous pas le regard franc, la physionomie pleine de candeur d’une fille honnête ?
Sans doute ; mais une personne moins gaie et d’un aspect moins naïf me paraîtrait aussi fort honnête.
La pauvre enfant aura été entraînée. Mais que vais-je faire d’elle après cet éclat ? Je ne peux plus songer à la marier !… Si ce M. Valleray était ici, on pourrait arranger cette affaire. Ce serait une alliance pitoyable, mais on n’a pas le choix.
Charles Valleray est à Smyrne ; on pourra lui écrire et presser son retour.