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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/317

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Le Maréchal.

Mais en attendant ?

Madame de Blossac.

N’êtes-vous pas le tuteur de mademoiselle de Clairmont, le chef de la famille ? Vous n’avez qu’un parti à prendre, c’est de la mettre au couvent.

Le Maréchal.

Mais ma nièce adore sa fille, et je dois dire qu’elle n’a pas d’autre passion que celle-là. L’amour maternel l’a préservée de tout autre amour.

Madame de Blossac.

Oh ! je la crois parfaitement vertueuse, et très-bonne mère ; mais dans ce moment-ci, après ce grand scandale, elle n’a pas l’autorité, la dignité qu’il faudrait pour forcer les méchants au silence ; elle n’a pas cette sévérité dans le maintien, cette froideur dans le regard que…

Le Maréchal.

Que vous possédez si bien, vous !… C’est vrai, ma nièce est un peu évaporée.

Madame de Blossac.

Persuadez-lui d’aller en Allemagne, chez sa sœur, et de mettre Jeanne dans un couvent.

Le Maréchal.

Elle ne voudra jamais ! Et puis, quel couvent voudrait recevoir une jeune personne dont…

Madame de Blossac.

Aucun, sans doute, monsieur le maréchal ; mais on ne la mettrait pas avec les pensionnaires. Pour cela, je m’en chargerais.

Le Maréchal.

Vous me rendriez un grand service. Je n’oserai jamais parler de cela à ma nièce.

Madame de Blossac.

Bientôt vous le pourrez ; elle ne sera peut-être point fâchée elle-même que nous l’aidions à sortir d’embarras… Mais comme vous êtes pâle ! comme vos traits sont altérés par le chagrin ! (Elle conduit le maréchal au canapé à droite.) Les vilaines gens ! ils vont vous rendre malade !

Le Maréchal.

Malade ? au contraire, ils m’ont guéri ; cette émotion vio-