Mais en attendant ?
N’êtes-vous pas le tuteur de mademoiselle de Clairmont, le chef de la famille ? Vous n’avez qu’un parti à prendre, c’est de la mettre au couvent.
Mais ma nièce adore sa fille, et je dois dire qu’elle n’a pas d’autre passion que celle-là. L’amour maternel l’a préservée de tout autre amour.
Oh ! je la crois parfaitement vertueuse, et très-bonne mère ; mais dans ce moment-ci, après ce grand scandale, elle n’a pas l’autorité, la dignité qu’il faudrait pour forcer les méchants au silence ; elle n’a pas cette sévérité dans le maintien, cette froideur dans le regard que…
Que vous possédez si bien, vous !… C’est vrai, ma nièce est un peu évaporée.
Persuadez-lui d’aller en Allemagne, chez sa sœur, et de mettre Jeanne dans un couvent.
Elle ne voudra jamais ! Et puis, quel couvent voudrait recevoir une jeune personne dont…
Aucun, sans doute, monsieur le maréchal ; mais on ne la mettrait pas avec les pensionnaires. Pour cela, je m’en chargerais.
Vous me rendriez un grand service. Je n’oserai jamais parler de cela à ma nièce.
Bientôt vous le pourrez ; elle ne sera peut-être point fâchée elle-même que nous l’aidions à sortir d’embarras… Mais comme vous êtes pâle ! comme vos traits sont altérés par le chagrin ! (Elle conduit le maréchal au canapé à droite.) Les vilaines gens ! ils vont vous rendre malade !
Malade ? au contraire, ils m’ont guéri ; cette émotion vio-