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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/329

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Des Tourbières.

C’est une manière de parler. Je n’aime pas les manières de parler.

Hector.

Vous ne la croyez donc pas coupable ?

Des Tourbières.

Pas si bête !

Hector.

Mon cher des Tourbières !

(Il lui prend la main.)
Des Tourbières.

Combien donneriez-vous pour faire d’un vaurien un honnête homme, d’un méchant un bon, un bien bon…, d’un adversaire dangereux un allié sauveur ?

Hector.

Je donnerais tout ce que le vaurien me demanderait.

Des Tourbières.

Alors prêtez-moi vingt mille francs qui me sont absolument nécessaires… je vous dirai pourquoi… et Jeanne est sauvée !

Hector.

La vérité pour vingt mille francs, c’est pour rien. Ah ! mon ami… vous la savez donc ?

Des Tourbières.

Pas encore ; mais je vous aiderai à la découvrir. Il y a là dedans du vrai et du faux. Moi, je vais tâcher de savoir le faux ; vous, tâchez de savoir le vrai.

Hector.

Elle sait tout ?

Des Tourbières.

Oui, mais elle ne dira rien. Voyez Léonard.

Hector.

Je suis décidé à employer tous les moyens pour la faire parler.

Des Tourbières.

Elle vous permettra d’employer tous les moyens, mais elle ne parlera pas. Vous n’apprendrez rien par elle ; fiez-vous à moi… Je vais courir toute la nuit, je vais à Blois. Ce soir, chez vous, à cinq heures.