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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/368

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Des Tourbières.

Elmire est une femmes ! Et Tartuffe a une grande infériorité que vous avez… Tartuffe est un homme ! Or l’homme le plus profond est un innocent à côté de la plus simple femme.

Hector.

Ce n’est plus une femme à mes yeux, c’est un monstre qui me fait horreur.

Des Tourbières.

Oui, dans ce moment-ci, parce que c’est moi qui suis là !… mais quand ce sera elle… quand elle vous dira qu’elle vous aime !

Hector.

Je lui dirai que je la déteste, que je la méprise !

Des Tourbières.

Alors elle pleurera et vous serez vaincu : car voilà encore l’avantage des femmes ! elles sont jolies quand elles pleurent… Nous, au contraire, nous pleurons mal, sans facilité, sans grâce… et quand nous parvenons à pleurnicher un peu, nous sommes affreux !… Parions vos vingt mille francs que vous faiblissez.

Hector.

Je tiens le pari.

Des Tourbières.

Je vous volerais, je parierais à coup sûr.

Hector souriant amèrement.

Le souvenir du mal qu’elle m’a fait me défendra.

Des Tourbières.

Alors, bonne chance !… Le combat va bientôt commencer. Au revoir, brave jeune homme. Luttez vaillamment contre lady Tartuffe… et que Molière vous protège !

(Il sort.)

Scène III.

HECTOR seul.

Au revoir… Pourvu qu’il ne la rencontre pas !… Non, ce n’est pas encore l’heure. Notre plan est bien concerté… voyons si je n’oublie rien. Ce salon qu’on m’a cédé fait partie de l’appartement occupé par la duchesse de Cleveland. Deux portes me séparent du grand salon ; le maréchal