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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/386

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Blanche revenant vers sa mère.

Maman, c’est Noël qui veut absolument que vous parliez au maître maçon pour cette nouvelle grange que vous vouliez faire bâtir, il y a trois mois… avant notre malheur. Je lui dis que vous n’êtes plus disposée à vous occuper d’affaires, que vous ne pouvez penser à cela maintenant. Il ne m’écoute pas… Il est fou… il va faire monter cet homme… il dit que ça ne coûtera presque rien.

Noël qui est descendu en scène.

Rien, madame… rien…

Blanche.

Qu’on pourra même adapter au bâtiment une petite serre pour moi, pour que je m’amuse à soigner des fleurs…..

Noël à part.

Très-bien !

Blanche.

Que cela me distraira. Eh ! mon Dieu, je n’ai pas besoin de me distraire… je ne veux pas m’amuser !… Et d’ailleurs, je n’aime plus les fleurs.

(Elle a gagné le milieu du théâtre.)
Madame des Aubiers

Chère enfant, toujours en larmes !… Cette vie-là est dangereuse à son âge… ses belles couleurs se flétrissent. (Haut.) Tu aimais tant les fleurs autrefois !

Blanche.

Oui, alors…

Madame des Aubiers.

Alors tu n’étais pas seule à les soigner… Mais au moins il faut garder celles qu’il aimait… c’est un souvenir chéri… Noël a raison, ma fille, je vais parler au maître maçon.

Blanche bas à Noël.

Tu l’entends !

Noël.

C’est de la bonne malice. (À part.) Elle est le démon du bien.

Madame des Aubiers.

Noël, va ouvrir la grille du côté de la ferme. (Noël sort. — À part.) Allons, du courage. (Haut.) Viens, Blanche, il faut que tu donnes ton avis ; c’est pour toi.

(Elle sort avec Blanche.)