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Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/427

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enfant !… il part… elle pleure !… (Avec joie.) mais c’est pour cela… pour cela seulement qu’elle pleure !… (Haut.) Blanche… non… (À part.) Non, je lui ai fait, peur, elle ne dira rien… Je veux toute seule… (Elle se lève.) Je veux, en relisant encore les rapports qui m’apprennent cette mort affreuse… Oui, je veux les relire. (Elle va à la table à gauche, elle regarde dans le pupitre. — Haut.) Eh bien, où est donc la clef de cette chambre ?… je l’avais mise là… Est-ce toi qui as repris cette clef ?

Blanche.

Laquelle, maman ?

Madame des Aubiers.

La clef de cette chambre, celle de… ton frère !

Blanche.

La clef… vous la gardez toujours dans votre secrétaire… Ce n’est pas moi, maman.

Madame des Aubiers.

Qu’as-tu donc ? tu as l’air de te justifier.

Blanche.

Me justifier !

Madame des Aubiers

C’est elle qui l’a prise !… Pourquoi ? J’ai eu tort de renvoyer Noël… Noël mentira aussi ; mais je devinerai bien. (Haut.) Je veux cette clef, Blanche, va la demander à Noël. (À part.) Non, elle le préviendrait. (Appelant.) Noël !

Blanche.

Je vais le chercher.

Madame des Aubiers

Non… il m’a entendue. (À part.) Elle voulait le prévenir. (Elle va à Blanche. — Haut.) Ma fille, tâche de retenir Octave quelques moments ; j’ai à lui demander un service… Oui, tâche d’obtenir qu’il ne parte que demain ; je tiens beaucoup à ce qu’il reste aujourd’hui.

Blanche.

Oui, maman.

Madame des Aubiers.

Va, ma fille, va. (À part.) Si je puis me contraindre, je saurai tout.

Blanche bas à Noël, qui entre.

Je n’ai rien dit encore… sois prudent !

(Blanche sort.)