Ah ! tu me fais mourir !… C’est par charité qu’il me torture, ainsi !… Pauvre homme… tu as raison, cette joie m’écrase.
Madame…
Laisse-moi… laisse-moi…
Que faire ? Faut-il ?… je vais les appeler.
Mais si on les avait trompés… s’il me fallait perdre cet espoir ! Non, Blanche ne me l’aurait pas donné… la nouvelle est certaine. Oh ! oui, j’en crois ma joie !… Cette joie délirante qui m’enivre est un pressentiment, c’est une preuve !… Dieu ne permettrait pas cette sublime joie à une mère dont l’enfant serait au cercueil !… Si je l’éprouve, cette joie, c’est que mon fils est vivant… Oui, il vit… je le sais, je le sens !….
Scène XXII.
Mathilde ! Celle-là va se trahir… Elle a changé de coiffure… c’est la coiffure qu’aime Adrien… Elle l’attend ! (Elle va à Mathilde. — Haut.) Mathilde !
Cette espérance si douce vous agite… calmez-vous. Moi, je n’ose croire tout ce qu’ils disent… ces renseignements sont peut-être…
Pourquoi détournes-tu les yeux ?
Votre vue me serre le cœur… cette émotion si vive…
Je suis plus forte qu’on ne le pense, Mathilde ; me voilà bien préparée à ce bonheur. — Tu attends Adrien ?
L’attendre !… Oh ! non, pas encore…