Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/442

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Amédée.

Bon, monsieur.

Gonzalès.

Ce garçon-là m’amuserait bien… au service d’un autre !

(Il sort par le fond.)

Scène VII.

HENRIETTE, AMÉDÉE.
Amédée.

Vous le voyez, hein ? quelle malveillance !… Il prend tout ce que je lui dis de travers !…

Henriette.

Courez vite chez l’horloger.

Amédée.

Eh ! le puis-je ? le puis-je ? Le cousin qui va venir… vous savez bien la première chose qu’il fait dès qu’il arrive ici, vite, il s’en va voir la pendule, sa chère et damnée pendule, son objet d’art, comme il l’appelle, que leur grand’mère a léguée à monsieur, ce dont le cousin enrage : il est si envieux de monsieur !

Henriette.

Allons, il est taquin, mais il n’est pas méchant.

Amédée.

Non, c’est un bon envieux… mais il envie tout à monsieur… sa fortune, sa femme…

Henriette.

Sa femme ! La sienne est pourtant très-jolie… et elle l’aime bien.

Amédée.

Ah ! s’il allait entrer dans le salon !

Henriette.

Vous le renverrez

Amédée.

Oh bien, oui ! est-ce qu’on renvoie les gens qui tutoient monsieur ?… Avec ceux-là, j’en ai pour une heure… Ils demandent des cigares et ils s’établissent là pour attendre… Non, celui-là, il ne faut pas se flatter de le ficher à la porte ; c’est un rêve, non… Voilà ce que je peux faire : dans le salon, bouleverser tout, renverser des meubles, jeter en travers balais et plumeaux, couvrir d’un drap la pendule et les