Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/469

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est perdue, mon malheur est complet, qu’est-ce que je risque ? Vous ne pouvez pas me flanquer à la porte plus que vous ne l’avez fait… Eh bien, je vous brave… Des égards ? pourquoi faire ? j’en ai eu, Dieu sait ! (Il prend le chapeau dans le dressoir.) Ce chapeau, ce maudit chapeau, je vous le cachais pour que vous ne pussiez vous douter de rien… Eh bien, le voilà, je vous le montre, le voilà, et je vous déclare que je vais le reporter chez lui, car c’est le sien ; je l’ai fait évader en lui prêtant le mien.

Gonzalès le prenant au collet.

Enfin !… à qui est-il, ce chapeau ?

Amédée.

Je vous l’ai dit… à lui !…

Gonzalès.

Qui, lui ?… le vicomte de…

Amédée.

Quel vicomte ? Ta, ta, ta, il ne faut pas m’embrouiller… il n’y a pas du tout de vicomte là dedans…

Gonzalès le lâchant.

Mais alors…

Amédée.

Un vicomte !… Est-ce qu’il en vient ici, des vicomtes ! est-ce que les vicomtes raccommodent les pendules ?

Gonzalès.

Ma pendule est cassée !

Amédée.

Tiens ! vous ne le saviez donc pas ?

Gonzalès devinant.

Si, si… c’est toi qui l’as cassée !

Amédée.

Parbleu ! qui voulez-vous donc que ce soit ?

Gonzalès.

Et cet homme que tu cachais si adroitement, c’était un horloger ?

Amédée.

M. Dollar, qui a emporté la pendule. Je vous l’ai dit, elle est chez lui.