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UNE FEMME QUI DÉTESTE SON MARI.


Un salon chez Julie. — Fenêtre dans l’angle à gauche. Porte au fond. Porte et cheminée à gauche. Une armoire et un secrétaire à droite.



Scène I.

JULIE, FINOT.
Finot.

Citoyenne !…

Julie.

Ah ! c’est toi, Finot ; je te croyais parti.

Finot.

Tu ne te trompes pas, citoyenne, je le suis, parti ; mais je reviens… Je n’ai pas assez pour les poules… Il ne me reste que quinze cents livres, et avec quinze cents livres on n’a rien en poules… sur le marché de la ville de Rennes…

Julie.

Voilà dix mille livres… ce sera assez.

Finot.

Je vas me dépêcher, je tiens à ne pas m’éloigner souvent de la maison ; depuis quelques jours je flaire, je flaire… et je trouve que ça sent le mystère, ici.

Julie.

Un mystère ? chez moi !… Qu’est-ce donc ? qu’as-tu découvert ?

Finot.

Rien… Sans cela je dévoilerais tout ; mais je gagerais un contre mille qu’il y a un homme caché dans la maison.

Julie.

Un homme ! ici !… Quelle audace !… Dis-moi tout, Finot.

Finot.

Un homme très-affamé, citoyenne !

Julie.

Mais une preuve… un indice ?

Finot.

Là, dans cette armoire !