Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/496

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VII.

Les mêmes, MADAME DE LANGEAIS MÈRE, HILARINE ; deux parents.
Julie.

Salut, citoyenne de Langeais !… Citoyenne Hilarine, salut !…

Hilarine.

Enfin, on daigne nous recevoir !

Madame de Langeais mère.

Ma visite vous étonnera, madame, quand vous en connaîtrez le motif. Le bruit court que le commissaire du gouvernement doit me faire arrêter.

Julie.

Arrêter !… Je ne puis rien à cela, citoyenne.

Madame de Langeais mère.

Vous ai-je implorée, madame ?… J’irai en prison, à cela je suis résignée… là, du moins, je me trouverai avec des amis… Mais, dans cette prévision, j’ai dû m’inquiéter du sort de vos enfants…

Julie à part.

Mes enfants !

Madame de Langeais mère.

Je viens vous demander à quelle personne je devrai les confier, le jour où il me faudra les quitter ?

Julie se contraignant.

Les enfants de de Langeais sont les tiens, citoyenne ; je n’ai plus aucun droit sur eux.

Finot à part.

Bien !… c’est civique !

Madame de Langeais mère.

Ainsi leur sort, même de loin, ne vous intéresse plus ?

Julie avec une douloureuse contrainte.

Non ! non… non… (Tournant les yeux vers l’armoire.) leur sort ne m’intéresse pas plus que celui de leur père !

Hilarine indignée.

Oh !…

Madame de Langeais mère.

Je comprends que la haine… quand je dis : je comprends…