Page:Œuvres complètes de Delphine de Girardin, tome 6.djvu/506

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Julie bas à Finot.

Tu comprends donc ?

Finot bas.

Je comprends tout !… Allez, allez… regardez-la ferme, et ne craignez rien… elle ne verra pas que ça vous fait plaisir…

Julie la regardant de côté.

Comme elle est grandie et embellie… Oh ! on a coupé ses cheveux !…

Le Commissaire.

Eh bien ! citoyenne, est-ce en effet ta fille ?

Julie avec énergie.

Si c’est ma… (À part.) Et lui… lui !… (Haut.) Je n’ai plus de mari… je n’ai plus de fille, citoyen…

Jeanne pleurant.

Ô maman !… maman !… on me l’avait dit, mais je ne le croyais pas !

Julie.

Emmène-la, citoyen, emmène-la… (À part.) Ah ! pourquoi l’a-t-on conduite ici ?

Jeanne à part.

C’est impossible !… impossible !… Oh ! une bonne idée… je vais me faire mal… (En s’en allant, elle jette par terre une chaise contre laquelle elle se cogne exprès la jambe.) Ah !… ah !… ah là là !… (Elle tombe par terre ; Julie court vite vers elle pour la relever ; elle se remet. Bas.) La voilà !…

Julie à part, devinant la ruse.

La petite rusée !… c’est un piège !… (Elle relève la chaise. Haut.) La petite sotte !… j’ai cru qu’elle avait cassé la chaise.

Jeanne à part.

Je devine !… c’est qu’il y a du monde… je vais revenir.

Julie.

Emmène-la, emmène-la donc, te dis-je… (Bas à Finot.) Emmène-la vite, je n’y tiens plus !…

(Jeanne sort avec Finot et le commissaire, mais elle laisse sur la chaise son petit fichu.)