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Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/45

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Alors le roi presque en courroux
Lui dit : Comment fais-tu ? Les bois sont pleins de loups,
Tes moutons gras & beaux sont au nombre de mille ;
Et, sans en être moins tranquille,
Dans cet heureux état toi seul tu les maintiens !
— Sire, dit le berger, la chose est fort facile ;
Tout mon secret consiste à choisir de bons chiens.


FABLE IV.

Les deux Voyageurs.


Le compère Thomas & son ami Lubin
Allaient à pied tous deux à la ville prochaine.
Thomas trouve sur son chemin
Une bourse de louis pleine ;
Il l’empoche aussitôt. Lubin, d’un air content,
Lui dit : Pour nous la bonne aubaine !
- Non, répond Thomas froidement,
Pour nous n’est pas bien dit ; pour moi c’est différent.
Lubin ne souffle mot ; mais en quittant la plaine,
Ils trouvent des voleurs cachés au bois voisin.
Thomas tremblant, & non sans cause,
Dit : Nous sommes perdus ! — Non, lui répond Lubin,
Nous n’est pas le vrai mot ; mais toi c’est autre chose.