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Page:Œuvres complètes de Florian, Fauché-Borel, 1793, tome 9 - fables.djvu/79

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En s’applaudissant du moyen.
Les béliers, les moutons, sautèrent assez bien ;
Mais les brebis vinrent ensuite ,
Les agneaux, les vieillards, les foibles, les peureux,
Les mutins, corps toujours nombreux,
Qui refusoient le saut ou sautoient de colère,
Et, soit foiblesse, soit dépit,
Se laissoient choir dans la rivière.
Il s’en noya le quart ; un autre quart s’enfuit,
Et sous la dent du loup périt.
Colas, réduit à la misère,
S’aperçut, mais trop tard, que pour un bon pasteur
Le plus court n’est pas le meilleur.

FABLE VI.

Les deux Chats.


Deux chats qui descendoient du fameux Rodilard,
et dignes tous les deux de leur noble origine,
Différoient d’embonpoint : l’un étoit gras à lard ;
C’étoit l’aîné ; sous son hermine,
D’un chanoine il avoit la mine,
Tant il étoit dodu, potelé, frais & beau.