Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/174

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tenir contre les sophismes du monopole, j’avoue que je désire au fond du cœur m’emparer de cette place vide, que j’aperçois dans notre enceinte législative, quoique je ne veuille rien faire pour cela qui tende à fausser de plus en plus les idées dominantes en fait d’élections. Essayons de mériter la confiance, et non de la surprendre.

Je vous remercie des conseils judicieux que vous me donnez, en m’indiquant la marche qui vous semble le mieux adaptée aux circonstances de notre pays, pour la propagation des doctrines économiques. Oui, vous avez raison, je conçois que chez nous la diffusion des lumières doit procéder de haut en bas. Instruire les masses est une tâche impossible, puisqu’elles n’ont ni le droit, ni l’habitude, ni le goût des grandes assemblées et de la discussion publique. C’est un motif de plus pour que j’aspire à me mettre en contact avec les classes les plus éclairées et les plus influentes, through la députation.

Vous me faites bien plaisir en m’annonçant que vous avez de bonnes nouvelles des États-Unis. Je ne m’y attendais pas. L’Amérique est heureuse de parler la même langue que la Ligue. Il ne sera pas possible à ses monopoleurs de soustraire à la connaissance du public vos arguments et vos travaux. Je désirerais que vous me dissiez, quand vous aurez l’occasion de m’écrire, quel est le journal américain qui représente le plus fidèlement l’école économiste. Les circonstances de ce pays ont de l’analogie avec les nôtres, et le mouvement free-trader des États-Unis ne pourrait manquer de produire en France une forte et bonne impression, s’il était connu. — Pour épargner du temps, vous pourriez faire prendre pour moi un abonnement d’un an, et prier M. Fonteyraud de vous rembourser. Il me sera plus facile de lui faire remettre le prix que de vous l’envoyer.

J’accepte avec grand plaisir votre offre d’échanger une de vos lettres contre deux des miennes. Je trouve que vous sa-