Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 1.djvu/508

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le problème ainsi circonscrit, M. Vidal en revient à ses formules favorites :

« Il faut organiser, sur tous les points du royaume, dans chaque département, des ateliers où tout homme de bonne volonté puisse toujours trouver à gagner sa vie en travaillant ; où tout ouvrier inoccupé, déplacé par la mécanique, puisse utiliser ses bras ; des ateliers qui ne fassent point concurrence aux ateliers existants, car autrement on créerait autant de pauvres d’un côté qu’on en soulagerait de l’autre.

Des ateliers permanents, qui soient à l’abri du chômage et des mortes-saisons, à l’abri des crises commerciales, industrielles et politiques.

Des ateliers où l’introduction d’une machine perfectionnée profite aux travailleurs, sans pouvoir leur porter préjudice…

Des ateliers où l’on puisse établir un équilibre constant entre la production et les besoins de la consommation ; des ateliers où la population surabondante des villes puisse se déverser.

Des ateliers où le travailleur trouve le bien-être, l’indépendance et la sécurité ; une occupation permanente, une rétribution convenable et toujours assurée. »

Certes, nous rendons justice aux bonnes intentions de M. Vidal, et nous désirons que ses vues philanthropiques se réalisent. Comme lui, nous voudrions qu’il n’y eût pas un homme sur la terre qui ne trouvât toujours du travail assuré, du bien-être, de la sécurité, de l’indépendance ; qui ne fût à l’abri de toute crise commerciale, industrielle, politique et même atmosphérique ; qu’il y eût parfait équilibre entre la production, la consommation et la population.

Mais au lieu de penser, comme M. Vidal, qu’il y a un être abstrait qu’on appelle l’État, qui a les moyens de