1o Nous enverrons des produits en Russie. Pour nous rembourser nous tirerons des traites sur les négociants russes. Ces traites seront achetées sur place par les banquiers de Londres et de Paris, qui auront reçu les rentes pour compte de l’empereur. Et ces banquiers enverront ces traites à Saint-Pétersbourg, qui les recouvreront et en verseront le produit au trésor impérial.
2o Ou bien, nous enverrons nos marchandises en Italie, en Allemagne, en Amérique. Le mouvement des billets sera un peu plus compliqué, et le résultat sera le même.
Un beau jour, S. M. Impériale nous revendra ses fonds. Alors, tout rentrera dans l’ordre actuel. Toutes les phases de l’opération seront révolues, et on peut les résumer ainsi : Dans un moment de détresse, la Russie nous envoie des blés ; nous les payons peu à peu avec des produits envoyés d’année en année ; dans l’intervalle, nous payons, jusqu’à due concurrence, l’intérêt de la valeur des blés.
Voilà les trois termes réels de l’opération. La circulation du numéraire et des billets n’est que le moyen d’exécution.
La Presse analyse les documents statistiques émanés du Board of trade et constate ces trois faits :
1o Récolte très-abondante de blé ;
2o Importation de viande et de blé toujours croissante et plus considérable aujourd’hui que pendant la disette même ;
3o Affluence des métaux précieux.
À ces trois faits, nous en ajouterons deux autres non moins certains :
4o Le prix du blé n’est pas avili au point de faire supposer qu’on refuse de l’acheter ;