Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 3.djvu/359

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l’influence des communications commerciales sur la propagation des idées, et il ne manqua pas d’interdire toutes relations entre nos colonies occidentales et Saint-Dominque de peur de leur inoculer le venin de la liberté. Les transactions commerciales sont, croyez-le bien, les moyens auxquels la Providence a confié la civilisation du genre humain, ou du moins la diffusion des vérités civilisatrices. En ce moment, l’empereur de Russie est à Londres. (Grognements et sifflets.) Quand j’ai nommé ce souverain, je n’ai pas voulu provoquer des marques de désapprobation. Je pense que nous ne devons voir en celle circonstance que la simple visite d’un homme privé, sans reporter notre pensée sur l’état de la Russie. Quoi qu’il en soit, ce monarque est parmi nous, ainsi que le roi de Saxe, et l’on attend le roi des Français. On nous assure que les visites réciproques de ces augustes personnages tendent à affermir la paix du monde. Je me réjouis d’être témoin de ces communications amicales ; mais pour établir la paix sur des bases solides, il faut autre chose, il faut faire triompher les principes de la Ligue, il faut attacher les nations les unes aux autres par les liens d’un commun intérêt, et étouffer l’esprit d’antagonisme dans son germe, la jalousie nationale. (Acclamations.) Les empereurs et les ambassadeurs y peuvent quelque chose sans doute, mais leur influence est bien inefficace auprès de cet intérêt commun qui naîtra parmi les peuples de la liberté de leurs transactions. Que les hommes soient tous entre eux des clients réciproques, qu’ils dépendent les uns des autres pour leur bien-être, pour la rémunération de leur travail ; et vous verrez s’élever une opinion publique parmi les nations qui ne permettra pas aux souverains et à leurs ambassadeurs de les entraîner dans la guerre, comme cela est trop souvent arrivé autrefois


Nous citerons un dernier extrait de ce discours pour montrer que la question est plus près de sa solution qu’on ne s’en doute en France,


« Le ministère demande à être forcé ; il vous invite à le