Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 4.djvu/239

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« Ayant appris que l’État ne tire que 280 millions de la douane, de la poste et du sel, au moyen des droits tels qu’ils sont actuellement fixés ;

« J’offre de lui donner 300 millions du produit brut de ces trois services ;

« Même alors qu’il réduirait la taxe du sel de 30 francs à 10 francs ;

« Même alors qu’il réduirait la taxe des lettres de 42 1/2 cent. en moyenne, à une taxe unique et uniforme de 5 à 10 centimes ;

« À la seule condition qu’il me sera permis non point d’élever (ce qui me sera formellement interdit), mais d’abaisser, autant que je le voudrai, les droits de douane.

« Jacques Bonhomme. »


Mais vous êtes fou, dis-je à Jacques Bonhomme, qui me communiquait sa lettre ; vous n’avez jamais rien su prendre avec modération. L’autre jour vous vous récriiez contre l’ouragan des réformes, et voilà que vous en réclamez trois, faisant de l’une la condition des deux autres. Vous vous ruinerez. — Soyez tranquille, dit-il, j’ai fait tous mes calculs. Plaise à Dieu qu’ils acceptent ! Mais ils n’accepteront pas. — Là-dessus, nous nous quittâmes la tête pleine, lui de chiffres, moi de réflexions, que j’épargne au lecteur.



XIII. — LA PROTECTION OU LES TROIS ÉCHEVINS.


Démonstration en quatre tableaux.


premier tableau.


(La scène se passe dans l’hôtel de l’échevin Pierre. La fenêtre donne sur un beau parc ; trois personnages sont attablés près d’un bon feu.)


Pierre. Ma foi ! vive le feu quand Gaster est satisfait. Il