Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 6.djvu/454

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poser au milieu d’eux, et la preuve que les propriétaires payent maintenant plus qu’il ne faut pour couvrir les sinistres, c’est que les assureurs réalisent de gros bénéfices.

Il est facile de répondre à cette critique.

D’abord, l’association existe sous une autre forme. La prime servie par les assurés est toujours le fonds qui réparera les sinistres. Les assurés ont trouvé le moyen de rester dans l’association sans s’en occuper. C’est là évidemment un avantage pour chacun d’eux, puisque le but poursuivi n’en est pas moins atteint ; et la possibilité de rester dans l’association, tout en recouvrant l’indépendance des mouvements, le libre usage des facultés, est justement ce qui caractérise le progrès social.

Quant au profit des intermédiaires, il s’explique et se justifie parfaitement. Les assurés restent associés pour la réparation des sinistres. Mais une compagnie est intervenue, qui leur offre les avantages suivants : 1° elle ôte à leur position ce qu’il y restait d’aléatoire ; 2° elle les dispense de tout soin, de tout travail à l’occasion des sinistres. Ce sont des services. Or, service pour service. La preuve que l’intervention de la compagnie est un service pourvu de valeur, c’est qu’il est librement accepté et payé. Les socialistes ne sont que ridicules quand ils déclament contre les intermédiaires. Est-ce que ces intermédiaires s’imposent par la force ? Est-ce que leur seul moyen de se faire accepter n’est pas de dire : « Je vous coûterai quelque peine, mais je vous en épargnerai davantage ? » Or, s’il en est ainsi, comment peut-on les appeler parasites, ou même intermédiaires ?

Enfin, je dis que l’association ainsi transformée est sur la voie de nouveaux progrès en tous sens.

En effet, les compagnies, qui espèrent des profits proportionnels à l’étendue de leurs affaires, poussent aux assurances. Elles ont pour cela des agents partout, elles font des