Page:Œuvres complètes de Frédéric Bastiat, Guillaumin, 7.djvu/182

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37. — DISCOURS À LA SALLE DUPHOT[1].


Messieurs,

Je regrette que, dans son excessive indulgence, notre digne président ait cru devoir m’introduire auprès de vous sous une forme qui vous fera peut-être attendre de moi un discours brillant. Mon intention est simplement de vous soumettre quelques réflexions à l’occasion des comptes qui viennent de vous être présentés, et qui me semblent féconds en utiles enseignements.

Dans une position analogue à celle où se trouvent le conseil et celui qui parle maintenant en son nom, il est de tradition de faire grand étalage des succès obtenus, et de montrer l’avenir sous les couleurs les plus flatteuses. Je ne saurais suivre cet exemple, et je parlerai avec une entière franchise de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire, de nos difficultés et de nos espérances. D’ailleurs, le seul fait que le conseil vient vous exposer un compte financier qui n’a rien de brillant, vous prouve qu’il est décidé à agir toujours avec la plus parfaite sincérité.

Vous l’avez vu, les recettes se sont élevées, pour Paris, à 25 000 francs. Pardonnez-moi ce trait de statistique ; sur une population d’un million d’habitants, c’est 2 c. 1/2 par personne. Certes, si nous venons à nous rappeler que nous sommes ici dans la ville la plus intéressée qu’il y ait au monde à la liberté commerciale, celle que le génie de ses habitants met au-dessus de toute rivalité étrangère, celle qui a tout à gagner en richesse et en influence intellectuelle à

  1. Libre-échange du 13 juin 1847.(Note de l’éd.)