Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/103

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Joyeusement ce qu’aux amans bon semble.
Sachez qu’Amour l’escript en son volume,
Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.

Dame serez de mon cueur, sans debat,
Entierement, jusques mort me consume.
Laurier soüef qui pour mon droit combat,
Olivier franc, m’ostant toute amertume.
Raison ne veult que je desaccoustume,
Et en ce vueil avec elle m’assemble,
De vous servir, mais que m’y accoustume ;
Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.

Et qui plus est, quand dueil sur moy s’embat,
Par fortune qui sur moy si se fume,
Vostre doulx œil sa malice rabat,
Ne plus ne moins que le vent faict la fume.
Si ne perds pas la graine que je sume
En vostre champ, car le fruict me ressemble :
Dieu m’ordonne que le fouysse et fume ;
Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.

ENVOI.

Princesse, oyez ce que cy vous resume :
Que le mien cueur du vostre desassemble
Jà ne sera : tant de vous en presume ;
Et c’est la fin pourquoy sommes ensemble.


CXXX.

Item, à sire Jehan Perdryer,
Riens, n’à Françoys, son second frère.