Page:Œuvres complètes de François Villon.djvu/104

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Si m’ont-ilz voulu aydier,
Et de leurs biens faire confrère ;
Combien que Françoys, mon compère,
Contre langues flambans et rouges,
Sans commandement, sans prière,
Me recommanda fort à Bourges.

CXXXI.

Si aille veoir en Taillevent,
Ou chapitre de fricassure,
Tout au long, derrière et devant,
Lequel n’en parle jus ne sure ;
Mais à Macquaire vous asseure,
A tout le poil cuysant ung dyable,
Affin que sentist bon l’arsure,
Ce Recipe m’escript, sans fable.


BALLADE

En reagal, en arsenic rocher,
En orpigment, en salpestre et chaulx vive ;
En plomb boillant, pour mieulx les esmorcher ;
En suif et poix, destrampez de lessive
Faicte d’estronts et de pissat de Juifve ;
En lavaille de jambes à meseaulx ;
En raclure de piedz et vieulx houseaulx ;
En sang d’aspic et drogues venimeuses ;
En fiel de loups, de regnards et blereaux,
Soient frittes ces langues envieuses !

En cervelle de chat qui hayt pescher,
Noir, et si vieil qu’il n’ait dent en gencive ;