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DE FRANÇOIS VILLON.

Désirans que feussiez ung filz ;
Mais qu’ainsy soit, ainsi m’aist Dieux,
Je croy que ce soit grans proufiz ;
Raison : Dieu fait tout pour le mieulx.

Du Psalmiste je prens les dictz :
Delectasti me, Domine,
In factura sua !
Je diz :
« Noble enfant, de bonne heure né,
A toute doulceur destiné,
Manna du Ciel, celeste don,
De tous bienfais le guerdonné,
Et de nos maulx le vray pardon ! »



DOUBLE BALLADE.

Combien que j’ay leu en ung Dit :
Inimicum putes, y a,
Qui te presentem laudabit,
Toutesfois, non obstant cela,
Oncques vray homme ne cela
En son courage aucun grant bien,
Qui ne le montrast cà et là :
On doit dire du bien le bien.
  
Saint Jehan-Baptiste ainsi le fist,
Quant l’Aignel de Dieu descela.
En ce faisant pas ne meffist,
Dont sa voix ès tourbes vola ;
De quoy saint André Dieu loua,
Qui de luy cy ne sçavoit rien,