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ATTRIBUÉES A VILLON.

Pourtant, s’ay eu moult à souffrir
Par fortune, dont je larmoye,
Et que n’ay pas peu obtenir
N’avoir ce que je pretendoye,
Au temps advenir je vouldroye
Voulentiers bon chemin tenir
Pour acquerir honneur et joye
Une fois avant que mourir.

Sans plus loin exemple querir,
Par moy mesme juger pourroye
Que meschief nul ne peult fouyr,
S’ainsi est qu’advenir luy doye.
C’est jeunesse qui tout desvoye ;
Nul ne s’en doit trop esbahyr.
Si juste n’est qui ne fourvoye
Une fois avant que mourir.

Prince, s’aucun povoir avoye
Sur ceulx qui me font cy tenir,
Voulentiers vengeance en prendroye
Une fois avant que mourir.


XV. RONDEL.

Comme moy vous aurez voz gages.
J’en fuz bien payé au partir :
Plain de dueil jusques au partir,
Ne sont-ce plaisans advantages ?

Servez amours entre vous sages :
Il vous en fera repentir ;
Comme moy vous aurez vos gages.