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ATTRIBUÉES À VILLON.


Deux escolliers voyant le cas,
Qui ne sçavoyent bien que tromper,
Sans prendre conseil d’advocatz,
Ilz se voullurent occuper,
Pensant à eux, comme atrapper
Les pourroyent d’estoc ou de trenche ;
Car ilz voulloyent ce soir soupper
Et avoir une repeue franche.

Sans aller parler au devin,
L’ung prist ce pasté de façon,
L’autre emporta un broc de vin,
Du pain assez, selon raison,
Et allèrent vers Montfaulcon,
Où estoit toute l’assemblée.
Filles y avoit à foyson,
Faisant chère desmesurée.

Aussi juste comme l’orloge,
Par devis et bonne manière,
Ilz entrèrent dedans leur loge,
Esperant de faire grant chière,
Et tastoient devant et derrière
Les povres filles, hault et bas.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Les escolliers, sans nulle fable,
Voyant ceste desconvenue,
Vestirent habitz de diable,
Et vindrent là, sans attendue :
L’ung, ung croc, l’autre, une massue,
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .