Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, X.djvu/204

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rais vu, attendu les bois. Non, pour un cerf, c’est pas un cerf.

— Pourquoi que vous l’avez pas pris ? demanda l’homme.

— Pourquoi, ma sœur, parce que je vendons sur place, désormais. J’ai preneur. Tu comprends, on va flâner par là, on trouve la chose, on s’en empare. Pas de risques pour Bibi. Voilà.

Le fricotier, soupçonneux, prononça :

— S’il n’y était pu, maintenant.

Mais Labouise leva de nouveau la main :

— Pour y être, il y est, je te l’ promets, je te l’ jure. Dans le premier buisson à gauche. Pour ce que c’est, je l’ignore. J’ sais que c’est pas un cerf, ça, non, j’en suis sûr. Pour le reste, à toi d’y aller voir. C’est vingt francs sur place, ça te va-t-il ?

L’homme hésitait encore :

— Tu ne pourrais pas me l’apporter ?

Maillochon prit la parole :

— Alors pus de jeu. Si c’est un chevreuil, cinquante francs ; si c’est une biche, soixante-dix ; voilà nos prix.

Le gargotier se décida :

— Ça va pour vingt francs. C’est dit. Et on se tapa dans la main.

Puis il sortit de son comptoir quatre grosses