Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, XVI.djvu/189

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Une heure plus tard mon mari rentrait. Rose ne leva même pas les yeux sur lui, mais il leva les yeux sur elle, lui. Elle sentait déjà la verveine à plein nez. Au bout de cinq minutes elle sortit.

Il me demanda aussitôt :

— Qu’est-ce que c’est que cette fille-là ?

— Mais… ma nouvelle femme de chambre.

— Où l’avez-vous trouvée ?

— C’est la baronne de Grangerie qui me l’a donnée, avec les meilleurs renseignements.

— Ah ! elle est assez jolie.

— Vous trouvez ?

— Mais oui… pour une femme de chambre.

J’étais ravie. Je sentais qu’il mordait déjà.

Le soir même, Rose me disait : « Je puis maintenant promettre à madame que ça ne durera pas plus de quinze jours. Monsieur est très facile !

— Ah ! vous avez déjà essayé ?

— Non, madame, mais ça se voit au premier coup d’œil. Il a déjà envie de m’embrasser en passant à côté de moi.

— Il ne vous a rien dit ?

— Non, madame, il m’a seulement de-