Page:Œuvres complètes de Guy de Maupassant, XVI.djvu/260

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la porte en dedans pour empêcher la femme de rentrer et reprendre possession de sa demeure, puisque son fils n’était plus vivant. Puis il s’assit sur une chaise à côté du mort.

Des voisins arrivaient, appelaient, frappaient. Il ne les entendait pas. Un d’eux cassa la vitre de la fenêtre et sauta dans la chambre. D’autres le suivirent ; la porte de nouveau fut ouverte ; et Céleste reparut, pleurant toutes ses larmes, les joues enflée et les yeux rouges. Alors le père Amable, vaincu, sans dire un mot, remonta dans son grenier.

L’enterrement eut lieu le lendemain ; puis, après la cérémonie, le beau-père et la belle-fille se trouvèrent seuls dans la ferme, avec l’enfant.

C’était l’heure ordinaire du dîner. Elle alluma le feu, tailla la soupe, posa les assiettes sur la table, tandis que le vieux, assis sur une chaise, attendait, sans paraître la regarder.

Quand le repas fut prêt, elle lui cria dans l’oreille :

— Allons, mon pé, faut manger.

Il se leva, prit place au bout de la table,