Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/169

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cours à l’Académie de Metz, pour l’éloge de Gresset, nous possédons le manuscrit qui est de la main de Robespierre. Pour l’éloge de Dupaty, nous ne pouvons que supposer et attribuer, mais sans preuves.

Lorsque M. Stefane-Pol publia dans son livre de Robespierre à Fouché[1] un article « À propos de trois hommes condamnés à la roue en 1783 », on put croire qu’une intéressante découverte bibliographique faite en dépouillant des manuscrits de Robespierre allait dévoiler l’anonymat ténébreux. Stefane-Pol avait en effet retrouvé dans les papiers de Robespierre la copie d’un discours prononcé par l’avocat Legrand de Laleu. « Quelques notes, écrivait-il, tracées par Robespierre, y étaient jointes ; elles prouvent manifestement qu’il est l’auteur de l’éloge anonyme de Du Paty paru en 1789 ». Malheureusement M. Stefane-Pol, interrogé à ce sujet, n’a pu fournir aucun renseignement sur les notes qu’il a eues entre les mains. Je veux croire avec lui et avec Querard[2]que l’éloge de Dupaty est de Robespierre ; mais je ne puis l’affirmer.

Robespierre aimait écrire pour les concours littéraires ; il s’était essayé à Metz et à Amiens ; il n’y a rien d’étonnant à ce qu’il se soit présenté à l’Académie de la Rochelle, bien qu’on lui ait fait écrire dans ses Mémoires qualifiés authentiques : « Quoiqu’il en soit, que ma dévotion ait déplu aux philosophes, ou ma philosophie aux dévots, mon ouvrage [sur Gresset] n’obtint pas le prix et depuis lors je me décidai à quitter l’arène des concours littéraires »[3]. À en croire

    ville de la Rochelle, et M. Pandin archiviste départemental de la Charente-Inférieure, qui ont bien voulu fouiller dans les archives de l’Académie rocheloise.

  1. Stephane-Pol. De Robespierre à Fouché. Notes de Police. Documents inédits. Papiers secrets, erreurs Judiciaires, Complots pamphlets. Choses d’Église. Paris, Flammarion, p. 1 à 10.
  2. Mém. auth. de Max Robespierre, Paris 1830, t. I. 262. Rappelons que ces soi-disant Mémoires sont l’œuvre de Charles Reybaud et que Charlotte Robespierre les désavoue au moment même.
  3. Discours de M. d’Açarq, de la Société Littéraire d’Arras, pour sa récep-