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IMPRESSIONS DE VOYAGE À CARVIN



AVERTISSEMENT


À vingt-cinq ans, vers l’époque de ses débuts au barreau d’Arras, Maximilien Robespierre fit un voyage de plusieurs jours à Carvin. Dans une lettre que nous publions plus loin, et dont l’original appartient à M. Noël Charavay, il fait, en un style badin, la relation de cette excursion.

M. Aulard, qui ne fut pas le premier à publier ces impressions de voyage[1], les fait suivre du commentaire que voici : « Inédite ou non, cette lettre est une preuve de plus de la gaîté, des Français les plus sérieux à la veille de la Révolution. On aimait à rire en 1783, comme si on avait eu confiance dans le triomphe prochain de la raison. Même celui qui devait être le plus grave des Révolutionnaires, ce Robespierre, en qui on devait voir, en l’an II, comme un proscripteur du rire, avait subi jadis cette contagion de la gaîté et donné (un peu laborieusement) dans cette mode de plaisanterie en forme de mystification, où excellaient alors tant d’autres jeunes gens instruits, comme cet Hérault de Séchelles, que Robespierre lui-même devait faire guillotiner.

« Je ne dis pas que le badinage de Robespierre soit excellent en soi. Ce qui est intéressant, c’est le fait que le futur « terroriste » ait écrit un badinage. N’y faut-il pas voir un trait du caractère, non d’un homme, mais d’une société ? »

Maximilien Robespierre, dont la famille était originaire de Carvin, y retrouvait de nombreux parents de son père.

  1. La Révolution Française, revue d’Histoire moderne et contemporaine, t. XI, p. 359 et suiv. M. G. H. Lewes les avait publiées auparavant dans The Life of Maximilien Robespierre, with extracts from his unpublished correspondance. Philadelphia, Carrey and Hart, 1849, in-18.