Page:Œuvres complètes de Maximilien de Robespierre, tome 1.djvu/57

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effarouchant les passions, imposant des devoirs, demandant des sacrifices : mais la vérité douce, touchante, réclamant les droits les plus chers de l’humanité, secondant le vœu de toutes les âmes sensibles et trouvant fous les cœurs disposes à la recevoir ! quelle résistance éprouverez-vous, quand vous attaquerez avec toutes les forces du génie un préjugé odieux, dont on s’étonnera d’avoir été l’esclave, dèz que vous l’aurez peint avec les couleurs qui lui conviennent ?

Grâces immortelles soient donc rendues à la société celebre qui la première a donné l’exemple de diriger vers ce but les efforts et l’émulation des hommes de lettres ! cette idée aussi belle qu’elle est neuve honore également le cœur et l’esprit de ceux qui la composent : elle lui assure à la fois la reconnaissance et l’admiration du public.

J’ai taché, autant qu’il étoit en moi, de seconder son zèle pour le bien de l’humanité ! puisse un grand nombre de ceux qui ont couru avec moi la même carrière avoir combattu avec des armes plus victorieuses l’abus funeste contre lequel nous nous sommes ligués ! Si je n’obtiens pas la couronne à laquelle j’ai osé aspirer, mes travaux ne demeureront pas tout à fait sans recompense ; je trouverai au fonds de mon cœur un autre prix assez flatteur, qu’aucun rival ne sçauroit m’enlever.