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Page:Œuvres complètes de Plutarque - Œuvres morales et œuvres diverses, tome 2, 1870.djvu/649

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DE L’AMOUR DES RICHESSES.

1. Ni la vertu ni le bonheur ne s’achètent à prix d’argent.
2. La richesse ressemble à un médecin qui aggraverait le mal au lieu de le guérir.
3. L’avidité est une maladie que ne sent pas celui qui en est atteint.
4. On peut comparer l’avidité des richesses à une faim et à une soif insatiables.
5. La passion de l’amour décroît avec l’âge. L’avidité, au contraire, s’accroît : elle veut toujours amasser pour ne jamais jouir.
6. Comparaison de l’avare avec la vipère.
7. Comparaison du même avec les rats dans une mine d’or. Leçons d’un avare à ses enfants. Effet de ces leçons.
8. Deux vices sont également à éviter en ce qui regarde la richesse : n’en point user, ou en abuser.
9. Différence entre la richesse réelle et la vaine superfluité.
10. Les vraies richesses sont dans les vertus du cœur et dans les connaissances de l’esprit.


[1] Devant Hippomaque, le maître d'exercices gymnastiques, quelques-uns vantaient comme propre au pugilat un homme de très grande taille et qui avait de longues mains. « Ce serait au mieux, dit Hippomaque, s'il s'agissait de décrocher la couronne suspendue bien haut. » On peut en dire autant à ceux pour qui les beaux domaines, les vastes maisons, les monceaux d'or sont des objets d'admiration et de convoitise : ce serait au mieux, s'il fallait que le bonheur s'achetât comme marchandise à vendre. Et toutefois vous en verrez plusieurs qui aiment mieux vivre au sein de la richesse en étant malheureux, que s'assurer la félicité en donnant de leur argent. Ce n'est pas chose qui s'achète, que le calme de l'esprit, la générosité des sentiments, la constance, la fermeté, le secret de se suffire à soi-même. Parce que l'on